Bien sûr, le vote aux élections ordinales est obligatoire. C’est même inscrit dans la loi. Mais au-delà de cette obligation légale, cela a-t-il encore du sens ? « Plus que jamais » répond le Pr Christian Mélot, vice-président national. L’Ordre remplit pour les médecins de nombreuses missions, dans une société en pleine évolution. Il doit être représentatif du Corps Médical. Il reste jusqu'au 6 mars 16h pour voter .
« Il est nécessaire d’assurer un renouvellement des cadres » explique le Pr Christian Mélot, qui fut aussi président de l’Ordre de Bruxelles et du Brabant Wallon. « La société change, les modes d’exercice, les techniques, les connaissances et la pensée médicale également » explique-t-il. Il en découle qu’un regard neuf sur la situation actuelle du médecin dans la société s’impose. Ce sont ceux qui font la médecine d’aujourd’hui qui peuvent amener ce regard neuf. L’évolution des responsables est une condition de l’évolution correcte de la pratique médicale et de l’adaptation de cette pratique aux besoins de la société. Sans le vote des membres, qui ont à choisir les représentants qu’ils jugent les plus proches de leurs préoccupations, les élus risquent de ne plus représenter l’ensemble du corps médical. Et en plus, ils pourraient bien être de plus en plus déconnectés de la réalité du terrain.
« Cela ne veut pas dire que l’évolution sociétale et professionnelle doit être suivie aveuglément », insiste le Pr Mélot. Les principes fondamentaux de la déontologie doivent être préservés et mis au service des médecins et des patients. La vigilance à ce point de vue est un des rôles majeurs de l’ordre. Il lui incombe dès lors de s’assurer que les médecins proposent aux patients des traitements dont l’efficacité est avérée au regard des connaissances scientifiques du moment. « Malheureusement » regrette-t-il, « de nombreuses voies thérapeutiques plus ou moins empiriques, voire même basées sur des a priori sans preuves établies, sont proposées par des « gurus » de toutes sortes. Et il arrive que des médecins, se sentant parfois impuissants face à des situations difficiles, se laissent tenter par de faux espoirs et aient recours à des méthodes alternatives non validées. Il est du devoir de l’Ordre de leur rappeler les exigences éthiques et de professionnalisme de la profession. »
Les médecins eux-mêmes doivent être défendus. Un aspect inquiétant de l’évolution sociétale est la montée de la violence envers les hommes et les femmes de l’art. L’Ordre a mis en place une procédure de déclaration des agressions. Il dialogue avec les autorités pour une meilleure protection des médecins. Il a fondé et soutient « Médecins en difficultés », où chaque conseil provincial est représenté, qui vient en aide à ceux qui n’en peuvent plus. Cela va même jusqu’à un accompagnement dans la gestion des dossiers médicaux en cas de procédure de réorganisation judiciaire. La Loi lui a en effet confié la mission de pourvoir une liste de co-curateurs médecins en cas de faillite du médecin. La défense des médecins belges s’exprime aussi par la présence des représentants de l’Ordre dans les instances internationales. Ce n’est pas anodin, dans la mesure où de plus en plus de règles, en médecine comme dans les autres secteurs professionnels, sont issues d’un niveau législatif transnational. Dans d’autres circonstances, l’Ordre peut aussi intervenir lorsqu’il y a des différents entre confrères.
Il y a donc du pain sur la planche et les candidats aux différents postes ne s’engagent pas à la légère.
Ils ont rédigé leur lettre de motivation et publié leur CV. S’ils sont élus, ils s’engagent à participer à des réunions régulières : une fois par semaine pour les membres du Bureau, une fois par mois au moins pour ceux qui siègeront au Conseil et selon les besoins pour les suppléants. Il est regrettable que face à un tel engagement, certains confrères préfèrent l’abstention ou le vote nul. Aux dernières élections de 2021, la proportion des votes valablement exprimés s’élevaint à 56 %. Le vote se fait dorénavant par voie électronique.
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