Un avion C-130 a décollé vendredi vers 18h40 de l'aéroport militaire de Melsbroek, avec à son bord plusieurs tonnes de matériel fourni par la Belgique pour venir en aide au Liban, où des explosions ont fait mardi plus de 150 morts à Beyrouth. Le gouvernement belge avait proposé aux autorités libanaises de mettre à sa disposition une équipe multidisciplinaire, mais le Liban a estimé que c'était surtout de matériel dont il avait besoin sur place pour le moment, a précisé sur le tarmac le ministre des Affaires étrangères et de la Défense Philippe Goffin.
L'avion est chargé de 10.000 kits de secours d'urgence, comprenant des médicaments et du m atériel médical en suffisance pour 10.000 personnes durant trois mois, selon le ministre. Il est également chargé de 8.000 jerrycans d'eau, de couvertures et de sacs de couchage pour les milliers de personnes qui se retrouvent sans abri, leur maison ayant été détruite par les explosions. À la suite des déflagrations, 300.000 personnes sont en effet sans-abri, dans un pays où près de la moitié des habitants vivaient déjà dans la pauvreté.
Finalement, du petit matériel médical est également prévu, comme des seringues et des ciseaux, car des infrastructures hospitalières ont été endommagées sur place.
Cette quantité de matériel humanitaire "atteint presque la capacité maximale" de l'avion de la Défense, qui s'est envolé peu avant 19h00.
Le gouvernement belge avait, dans les premières heures après la catastrophe, tenu à indiquer qu'il était prêt à fournir de l'aide, que ce soit par l'accueil de blessés ou l'envoi d'équipes spécialisées dans les secours d'urgence, via le mécanisme B-Fast. Finalement, les autorités libanaises ont parcouru les possibilités et précisé jeudi soir que du matériel serait le plus utile, a détaillé le ministre Goffin depuis Melsbroek.
L'aide prend aussi une forme financière: un million d'euros de budget humanitaire existant a été redirigé vers le Comité international de la Croix-Rouge pour soutenir les interventions au Liban.
Les explosions, survenues dans un entrepôt du port stockant depuis six ans plusieurs tonnes de nitrate d'ammonium sans mesures de précaution particulières, ont fait selon un bilan encore provisoire au moins 150 morts et 5.000 blessés, tout en soufflant des quartiers entiers.
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