Les pénuries de médicaments ont bondi au Royaume-Uni ces deux dernières années, devenant une "nouvelle normalité" difficile à gérer pour les pharmacies, les médecins et les patients, souligne un rapport publié jeudi, qui constate que le Brexit a aggravé la situation.
Antibiotiques, traitement de l'épilepsie, ou hormones de substitution prescrites aux femmes ménopausées... Le nombre de déclarations d'alertes de pénuries imminentes de médicaments a doublé en trois ans, passant de 648 en 2020 à 1.634 l'an dernier, selon cette étude menée par le Nuffield Trust, centre de réflexion sur la santé.
"De plus en plus de patients à travers le Royaume-Uni voient leur pharmacien leur dire que leur traitement n'est pas disponible, ne sera peut-être pas disponible rapidement et ne sera probablement pas disponible dans aucune autre (pharmacie) à proximité", résume ainsi dans un communiqué Mark Dayan, du Nuffield Trust, qualifiant le phénomène de "choquant".
Si les pénuries de médicaments sont un phénomène régulier dans l'ensemble des pays européens, du fait de la perturbation des chaînes d'approvisionnement depuis la pandémie de Covid-19 ou de l'inflation, la situation au Royaume-Uni est particulièrement critique.
Et elle s'est accentuée avec la sortie du pays de l'Union européenne, souligne le rapport.
Le Brexit "a sans nul doute affaibli significativement la capacité du Royaume-Uni à répondre" aux pénuries, en l'isolant de l'effort européen en cours pour rédéfinir les chaînes d'approvisionnement et des mesures collectives qui sont mises en place dans l'UE pour gérer les pénuries.
Les médicaments "ne circulent plus aussi facilement" entre le Royaume-Uni et l'UE, et les autorités britanniques mettent aussi en général plus de temps que les autorités européennes pour autoriser de nouveaux médicaments.
Conséquence: le gouvernement est contraint de déclencher beaucoup plus souvent le mécanisme financier permettant de surpayer des médicaments parce que les alternatives moins chères ne sont plus disponibles.