Le Pr Stan Politis se présente aux élections du Groupement belge des spécialistes en défendant deux thèmes clé : un assainissement de la gestion de cette structure et des processus (plutôt invisible mais nécessaire) et un retour à plus d’attention pour le secteur extra-muros. Le Dr Marianne Michel, pédiatre, se présente également à cette élection. Nous lui donnerons prochainement la parole.
« Des services ciblés et un bon système de gestion des membres vont non seulement de pair, mais sont nécessaires. À cette fin, il est nécessaire de procéder à un assainissement administratif au siège (infrastructure, logiciels, personnel). Cette base profitera au développement du GBS en tant que centre de connaissances.»
« Deuxièmement, je veux remettre l'accent sur le secteur extra-muros. Nous ne pouvons absolument pas ignorer les soins de proximité. En tout état de cause, des thèmes tels que la centralisation des soins méritent d'être approfondis : non pas de manière dogmatique, mais sur la base de données probantes. Dans la prise de décision, nous devons d'abord fixer les critères pour de bons soins et ensuite seulement le nombre de centres nécessaires, et non l'inverse. Nos lunettes ne peuvent pas être dogmatiques ou électorales. Santhea, dans son mémorandum en vue des élections, a clairement indiqué que le secteur extra-muros sera le benchmark pour les mesures dans le secteur hospitalier et non l'inverse. »
Et last but not least la co-gouvernance
En ce qui concerne la réforme de la nomenclature, il n'est pas tout à fait possible d'atténuer les grandes différences de revenus entre les disciplines, car il existe également de grandes différences au sein des disciplines elles-mêmes. Toutefois, un meilleur équilibre devrait être possible. Une question plus difficile est la division artificielle des honoraires en une partie intellectuelle/professionnelle et une partie coûts. Cette seconde partie pourrait être co-gérée par l'hôpital et les médecins, tout comme les médecins souhaitent également gérer ensemble les coûts de l'hôpital. Le succès de la réforme de la nomenclature dépendra de l'élément final qu'est la co-gouvernance. Si elle n'aboutit qu'à une plus grande rétrocession d’honoraires, elle conduira également à un appauvrissement et non à une durabilité du secteur hospitalier.
Les soins parfaits n’existent pas
« Le secteur hospitalier ne s'améliorera qu'avec plus de bras au chevet des patients et non pas avec plus de structures intermédiaires. A cet égard, le rapport de la Cour des comptes sur l'obligation d'enregistrement pour les infirmiers est à lire absolument. La Cour des comptes a calculé que 800 ETP sont « perdus » dans ce recensement parce qu'ils ne font rien d'autre qu’enregistrer. On est passé d'un pragmatisme sain à une conception trop théorique de la perfection qui passe à côté de l'essentiel. L'innovation ne comporte pas seulement les aspects techniques. Elle englobe aussi l’innovation dans les soins et c'est là que nos universités ont un rôle à jouer.»
> Lire cette interview dans son intégralité dans Le Spécialiste N°217.