Le gouvernement sud-coréen a indiqué lundi qu'il suspendrait les autorisations d'exercer des jeunes médecins démissionnaires s'ils ne reviennent pas travailler, dans un contexte de grèves massives en réaction à un projet de réforme des études de santé.
Environ 10.000 internes en médecine, soit 80,8% de la main-d'oeuvre en formation, ont démissionné depuis deux semaines.
Ils protestent contre le projet du gouvernement d'augmenter les admissions dans les facultés de médecine de 65% à partir de l'année prochaine pour lutter contre les pénuries et le vieillissement de la population.
Les professionnels en grève ont poursuivi leur mouvement malgré la date limite du 29 février fixée par le gouvernement pour la reprise du travail et sont à ce titre passibles de poursuites judiciaires.
"S'ils violent l'ordre de reprise du travail du gouvernement, une suspension de trois mois est inévitable", a déclaré le deuxième vice-ministre de la Santé, Park Min-soo, lors d'une conférence de presse, ajoutant que des inspections seront effectuées pour déterminer qui est revenu travailler.
Les médecins sont considérés comme des travailleurs essentiels en Corée du Sud et la loi les empêche de faire grève.
Selon le ministère de la Santé, environ la moitié des opérations chirurgicales prévues dans certains grands hôpitaux ont été annulées depuis la semaine dernière.
Séoul est resté ferme sur son projet de réforme, affirmant avoir l'un des ratios médecins-patients les plus faibles parmi les pays développés.
Les médecins démissionnaires soutiennent que cette réforme nuirait à la qualité des soins. Les partisans du projet estiment que les médecins sont surtout préoccupés par le fait que les réformes pourraient dégrader leurs salaires et leur statut social.
Selon les sondages, jusqu'à 75% de la population sud-coréenne soutient l'augmentation des admissions dans les écoles de médecine, les résidents de régions éloignées ayant du mal à accéder à des soins de qualité.
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