Le gouvernement wallon a retenu la société Deltrian International S.A., basée à Fleurus, pour établir une ligne de production de masques chirurgicaux, ainsi que le groupement de 3 entreprises (Sterigenics, AMB Ecosteryl, Lasea), de 2 centres de recherche (Materia Nova et CentexBel) et du CHU de Liège pour mettre en place une filière de décontamination des masques en Wallonie, a-t-il annoncé mardi.
Face à la pénurie de masques que connait la Belgique et pour soulager à terme le personnel soignant en première ligne face au coronavirus, l'exécutif a mis en place une task force destinée à trouver une solution rapide et locale en vue de fournir des masques au plus grand nombre.
Cette task force - composée du cabinet de l'Economie, du cabinet de la Santé, des représentants des 3 outils financiers wallons (SRIW, SOGEPA, SOWALFIN), du SPW Economie, de l'UWE, de Biowin, d'Agoria, d'Essenscia et de l'Université de Liège - a identifié deux pistes concrètes.
La première concerne la production de masques. Après examen sur la base de critères objectifs (conformité aux normes du produit, engagement de disposer des matières premières, stabilité de l'investissement, crédibilité du business plan, délais de mise en œuvre, ...), le choix du gouvernement s'est porté sur la société Deltrian International basée à Fleurus, dans la région de Charleroi.
L'entreprise apportera une solution opérationnelle pour fin mai 2020, grâce à l'implémentation de deux lignes de production d'une capacité de 30 millions d'unités par an et d'emballage totalement automatisées, ainsi que les infrastructures nécessaires pour les matières premières et le stockage des produits finis.
Pour mettre en place cette filière, le gouvernement a créé avec Deltrian une entité juridique (Newco), dont il détient 49% des parts.
La deuxième piste se concentre sur la décontamination des masques chirurgicaux et de protection respiratoire (FFP2/3) usagés. Avec le CHU de Liège, 3 entreprises (Sterigenics, AMB Ecosteryl, Lasea) et 2 centres de recherches (Materia Nova, CentexBel) ont d'ores et déjà procédé à des essais techniques afin de mettre en place une filière de décontamination des masques.
Ils ont mis au point un protocole validé scientifiquement qui sera soumis dès ce mercredi à l'Agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé (AFMPS). L'Université de Gand ainsi que le "Molecular Plasma Group » (Leuven/Luxembourg), spécialiste de la décontamination au plasma, contribuent également au projet.
Si cette piste est validée par l'Agence dans les jours qui viennent, le processus de décontamination pourra être opérationnel dans trois semaines, assure le gouvernement wallon.
"Il est vital pour la Wallonie de pouvoir être autonome dans des domaines aussi essentiels pour la santé et ce, pendant et après la crise", souligne-t-il enfin.