L'endométriose cause des douleurs fortes à plus de sept patientes sur dix, voire insupportables pour 13% d'entre elles, ressort-il lundi d'un sondage auprès de plus de 3.000 personnes réalisé par la mutualité Partenamut. Maladie gynécologique chronique, l'endométriose touche près d'une femme sur 10 et un nombre non-quantifié de personnes intersexes, non-binaires, trans et agenres.
L'enquête révèle notamment un manque de connaissance et de conscience à propos de l'endométriose chez les femmes entre 18 et 55 ans. 42% affirment connaître la maladie "dans les grandes lignes", mais 20% n'en a jamais entendu parler ou que vaguement, épingle Partnamut à l'approch e de la journée mondiale contre l'endométriose le 28 mars.
Les personnes atteintes d'endométriose se sentent souvent incomprises. 45% d'entre elles éprouvent des difficultés pour parler de santé intime en général. Six sur 10 estiment même que "personne ne comprend vraiment ce qu'elles ressentent pendant leurs règles" et la moitié trouve que "son entourage a tendance à minimiser ses souffrances".
La moitié des répondantes disent ressentir des douleurs fortes. 71% d'entre elles décrivent cette douleur comme intense (44%), voire insupportable (13%) et 80% redoutent l'arrivée de leurs règles et des maux qui y sont associés: le mal de dos d'abord (80%), des troubles urinaires ou digestifs (73%) et des relations sexuelles pénibles (61%).
"Les femmes atteintes d'endométriose peuvent présenter des symptômes aux niveaux gynécologiques, gastro-intestinaux, neurologiques et également urologiques", indique la sexologue Camille Nérac, citée dans le communiqué. "C'est important que la prise en charge de cette maladie soit pluridisciplinaire parce qu'elle est très complexe et peut toucher différentes parties du corps avec des symptômes et des répercussions très variés."
Pour contrer les effets de cette maladie, les personnes concernées consomment des anti-douleurs ou des anti-inflammatoires; recourent à des remèdes "de grand-mère" (une bouillotte, par exemple); à un moyen de contraception; des traitements alternatifs comme les huiles essentielles ou la sophrologie, selon l'enquête.
Les troubles endurés poussent par ailleurs les trois quarts des personnes atteintes à s'absenter du travail, soit quatre fois plus que leurs collègues non diagnostiquées.
L'enquête de Partenamut pointe différents besoins des personnes interrogées: le remboursement des thérapies alternatives liées à leur santé intime; une meilleure reconnaissance des douleurs menstruelles et enfin, l'octroi d'un congé spécial.