Le protocole scientifique de décontamination des masques chirurgicaux et FFP2, déposé par la Wallonie, offre des garanties, selon les résultats intermédiaires d'une étude initiée par la région et le CHU de Liège.
Face à la pénurie de masques que connaît la Belgique et pour soulager à terme le personnel soignant en première ligne face au coronavirus, le gouvernement wallon a décidé de mettre en place une filière de production de masques ainsi qu'une filière de décontamination.
En ce qui concerne la décontamination des masques chirurgicaux et de protection respiratoire (FFP2/3) usagés, un protocole mis en place par le CHU de Liège, avec 3 entreprises (Sterigenics, AMB Ecosteryl, Lasea) et 2 centres de recherches (Materia Nova, CentexBel) a été soumis le 2 avril à l'Agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé (AFMPS).
Quelques jours plus tard, cette dernière a édité une directive nationale pour guider le 'reprocessing' des masques usagés afin que la réutilisation via nettoyage, désinfection ou stérilisation soit possible. "Le protocole du consortium wallon répond en tous points à cette directive", souligne samedi l'exécutif régional.
Selon ce dernier, les premiers résultats de l'étude menée montrent que l'efficacité de filtration et la respirabilité des masques semblent préservées après qu'ils aient subi un cycle de décontamination par chaleur sèche, UV, plasma ou peroxyde d'hydrogène.
"Pour étudier l'efficacité de ces traitements sur l'abattement de la charge microbienne, outre le contrôle microbiologique standard, les différentes méthodes de décontamination ont également été appliquées à des masques portés pendant 3 heures consécutives: les différents traitements proposés par les sociétés wallonnes ont permis de réduire la charge microbienne au niveau de celle observée sur les masques neufs", souligne encore le gouvernement.
"Ces premiers résultats sont primordiaux. En effet, ils permettent, dès aujourd'hui, aux hôpitaux, aux maisons de soins et de manière générale, à toutes les institutions confrontées à une pénurie de masques, de mettre en place un protocole d'utilisation de méthodes couramment utilisées et assez facilement accessibles, comme par exemple le peroxyde d'hydrogène ou la chaleur sèche, pour décontaminer leurs masques, de manière individualisée. Les résultats sont également très positifs pour les méthodes plus novatrices, comme l'irradiation UV et le plasma", ajoute-t-il en avertissant toutefois que les études ne sont pas termin&eac ute;es, "les effets des cycles de décontaminations multiples devant notamment être étudiés plus avant".