L’Inami donne le coup d’envoi d’une expérimentation de télé-expertise en dermatologie, comme prévu dans l’accord médico-mut 2020. Il recherche une trentaine de dermatologues et 400 MG prêts à tâter de l’avis à distance. Les premiers recevront, par e-prestation, une indemnité de 22 €. La nouvelle pratique fera l’objet d’une évaluation.
Les dermatologues intéressés, accrédités, doivent s’inscrire avant fin août auprès de l’Inami. S’il y a plus de 30 amateurs, une sélection interviendra pour panacher l’échantillon (pratique ambulatoire, versus en hôpital, répartition géographique…) Chacun devra effectuer une centaine de télé-expertises. Au total, l’Inami vise d’en inclure 2.000 dans son étude. Celle-ci débutera concrètement en novembre prochain, pour un an maximum (elle s’arrêtera une fois la barre des 2.000 prestations franchie).
Les dermatologues s’engagent, par leur participation, à transmettre leurs disponibilités pour les télé-expertises, à répondre rapidement aux questions cliniques des MG (diagnostic, proposition de traitement…), à se rendre disponible à court terme si un examen physique est requis. Ils devront en outre travailler avec un DMI qui permet la communication via la eHealthbox et la facturation électronique. Il leur faudra « suivre une formation sur la méthode d'expertise à distance » (qui inclut la façon de gérer les signaux d'alarme et les urgences) et contracter une assurance en responsabilité professionnelle « dont la police inclut le recours à l’expertise à distance et la cybercriminalité », indique l’Inami. Chacun recevra, en tiers payant, 22,33 € par télé-expertise.
Pas de date limite pour se manifester, en revanche, pour les MG intéressés. Il y aura également une sélection si jamais le nombre de candidats excède les 400 places prévues. Chaque MG volontaire (*) devra « alimenter » l’étude de 5 à 10 cas.
Dans l’opération, il revient donc au médecin de famille d’envoyer au dermatologue, à partir de son DMI labélisé, un formulaire électronique spécifique et sécurisé dans lequel il fournira des informations sur le cas clinique qu’il soumet, accompagnées d’un bon matériel photo de l’affection cutanée. Il recontactera ensuite le patient pour prendre les mesures nécessaires en fonction de l’avis du spécialiste. Pratiquer la télé-expertise suppose que le MG ait préalablement demandé le consentement éclairé du patient.
Tous les détails pratiques, en ce compris les formulaires officiels de participation, sont rassemblés sur une page Inami dédiée au projet pilote.
(*) le projet pilote belge ne mentionne pas de défraiement du MG. A noter que la France distingue le médecin requis, rétribué à l’acte, 12 ou 20 € selon la complexité de la question clinique, et le médecin requérant, recevant forfaitairement 5 ou 10 € par cas exposé (ici aussi selon la complexité), avec un maximum de 500 € annuels.
Serait-il utile de convertir l'image cutanée depuis le DMI vers le format DICOM de manière à donner accès aux dermatologues hospitaliers directement depuis leur liste de travail dans le RIS/PACS? Une implémentation a été présentée à la conf @OrthancServer. https://t.co/2qNAyuhKID
— Sébastien Jodogne (@sjodogne) July 28, 2020
Ce n’était pas le but in fine que tout soit consultable via PACS & Co ? Et ce y compris des clichés « perso » genre plaie chronique,... ?
— Lamelyn Quentin (@QuentinLamelyn) July 28, 2020
Si, en théorie, mais les généralistes ne peuvent pas écrire dans le PACS, et il faut que l'hôpital désire un environnement de travail unifié pour les spécialistes. Cela nécessite des flux informatiques pour acheminer les clichés en JPEG depuis le DMIg vers le PACS en DICOM.
— Sébastien Jodogne (@sjodogne) July 28, 2020