Les hôpitaux vont évoluer vers des plateformes fondées sur les données sur lesquelles « un suivi continu, sûr et qualitatif » du patient doit devenir la nouvelle norme. Pour la rémunération, le principe du paiement à la prestation est abandonné au profit d’un système basé sur la durée totale intégrée du diagnostic (avec prise en compte d’un plafond). Le Pr Pascal Verdonck , vice- Président de l'Association Belge des Directeurs d'Hôpitaux et CEO de MedTech Flanders propose de fixer les moyens financiers des hôpitaux pour une durée de trois ans et de les attribuer au réseau.
Tout part de la vision d’une approche centrée d’une manière unique sur le patient. En 2010, l’objectif de la politique de soins dans l’UE a été défini comme suit : maximiser la santé de la population dans les limites des moyens disponibles et mettre en place un cadre éthique d’équité et de solidarité, ce qui ne peut être réalisé qu’au prix d’un leadership fort.
À l’intérieur des technologies dédiées à la santé, le secteur des MedTech est soumis à des règles de qualité et de sécurité européennes draconiennes (EU Medical Device Regulation). Leur utilisation optimale reste toutefois souvent tributaire de l’expérience du prestataire de soins, de la qualité de l’hôpital et des connaissances de l’utilisateur.
En 2014 a été publié un point de vue de la Vlaamse Academie van België voor Wetenschappen en Kunsten, intitulé Medische technologie als motor van innovatieve gezondheidszorg [La technologie médicale, moteur de soins de santé innovants, NdLR], qui dresse la liste des défis à relever –un meilleur accès aux données cliniques, un capital de départ et de croissance spécifique, la recherche et la formation des profils adéquats, de nouveaux modèles de marché…
Exit le fee for service
En juillet 2020, la rencontre de représentants des autorités, de gestionnaires hospitaliers et de 25 startups belges dans le domaine des MedTech a débouché sur les positions concrètes suivantes : l’évolution vers un continuum de soins et des soins fondés sur la valeur est devenue inévitable. Les hôpitaux vont évoluer vers des plateformes fondées sur les données sur lesquelles « un suivi continu, sûr et qualitatif » du patient doit devenir la nouvelle norme.
Pour la rémunération, le principe du paiement à la prestation est abandonné au profit d’un système basé sur la durée totale intégrée du diagnostic (avec prise en compte d’un plafond). La réduction du nombre de lits (pas du personnel) appelle un glissement vers un modèle d’hospitalisation, de soins et de revalidation à domicile dans le cadre duquel le patient est connecté de façon sûre et qualitative à des dispositifs de suivi à distance certifiés.
Un nouveau modèle de financement grâce aux MedTech
La question n’est donc plus de savoir où nous allons, mais comment nous pouvons réaliser ces soins intégrés fondés sur la valeur tout en respectant un juste équilibre entre considérations sociales, économiques et écologiques.
Une piste pourrait être de fixer les moyens financiers des hôpitaux pour une période de trois ans et de les attribuer aux réseaux hospitaliers locorégionaux. Ils disposeraient ainsi durant trois ans de revenus parfaitement prévisibles, le temps d’évacuer eux-mêmes les sources de gaspillage, d’informatiser les processus de soins et de former les médecins, les collaborateurs et les patients.
Entre-temps, un nouveau modèle de financement peut être implémenté en parallèle pour concrétiser les incitants correspondants. Dans une publication datée du 12 octobre 2020, Mc Kinsey souligne que l’informatisation des soins aux Pays-Bas pourrait générer une économie brute de 18 milliards jusqu’en 2030 - grâce aux MedTech, à leurs applications mobiles, à leurs données et à leurs algorithmes !
Cette Tribune a également été publiée dans un supplément du quotidien flamand De Morgen.