Le professeur Benoît Van den Eyde, chercheur à l'Institut de Duve de l'UCL, publie vendredi dans la revue Nature Communications une étude qui met au jour un nouveau mécanisme dans la résistance de certains patients à l'immunothérapie, indique l'université dans un communiqué.
Benoît Van den Eyde et son équipe ont découvert un mécanisme qui explique l'échec du traitement par immunothérapie chez certains patients atteints d'un cancer métastatique (dont les cellules cancéreuses ont migré dans le corps) avancé. Jusqu'à présent, seul un quart à un tiers des malades répond positivement à ce type de traitement.
La découverte, pour l'instant observée uniquement sur des souris, pourrait augmenter le nombre de patients sensibles à la technique de l'immunothérapie. "La chimiothérapie prolonge la survie mais ne guérit pas les patients", explique le Professeur Van den Eyde à Belga. "Notre découverte nous donne de l'espoir car depuis les premiers essais cliniques en 2005 pour traiter les cancers de la peau, l'immunothérapie -toujours combinée à la chimiothérapie et à la radiothérapie- a permis aux malades de rester en vie, jusqu'à présent."
En immunothérapie, les lymphocytes (les globules blancs garants de notre immunité) repèrent et éliminent les cellules anormales. Les chercheurs ont pourtant remarqué que dans le cas d'une tumeur induite (générée par le corps lui-même, en opposition aux tumeurs transplantées chez les souris), la moitié des lymphocytes administrés pour le traitement mouraient après seulement quatre jours. En se penchant sur les cellules non cancéreuses présentes dans la tumeur, les chercheurs ont identifié la présence d'une cellule nommée PMN-MDSC (pour polymorphonuclear myeloid-derived suppressor cell). Celle-ci appartient à une famille de cellules immunitaires connues pour a ider la tumeur à éviter les pièges du système immunitaire. En effet, les PMN-MDSC produisent à forte dose une protéine appelée FAS-ligand, qui provoque la mort des lymphocytes.
Les chercheurs vont à présent cibler la protéine FAS-ligand pour neutraliser son effet. "Nous sommes en contact avec une entreprise pharmaceutique allemande pour élaborer un médicament destiné aux humains, qui augmenterait le taux de réussite de l'immunothérapie", conclut le professeur.