Au moment où le déconfinement s'applique progressivement à l'ensemble de la population, il est logique que cela s'envisage aussi en Maisons de repos et de soins (MRS). La nouvelle note ministérielle du 18 juin 2020 va dans ce sens mais reste cependant interpellante. 

Elle se base sur une notion de considérer la collectivité des résidents non-Covid comme une "bulle élargie", ce qui est concevable.

Les visiteurs extérieurs et le personnel (au sens large) ne font pas partie de cette bulle et il est normal de rappeler, en début de note, que les mesures d'hygiène et de distanciation doivent être respectées.

Notons cependant que la norme souvent répétée du nécessaire respect de " maximum une personne par4 m2" est inapplicable dans de nombreuses circonstances dont toilettes et soins de résidents.  Qui plus est, pourquoi appliquer ces normes dans les activités collectives alors qu'elles seront organisées avec des personnes appartenant à la même bulle, qui peuvent se rendre mutuellement visite, peuvent être assises à la même table, l'une à côté de l'autre…

Mais il est inquiétant de constater que cette notion de "bulle élargie" risque d'être rompue dans certaines situations dont :

• Les sorties de l'établissement en journée, qui seront autorisées et sur lesquelles il n'y aura plus aucun contrôle (familles, courses, restos, …) ;
• Les visites en chambre : 2 personnes + le résident, alors que les plus grandes chambres des résidences font maximum 25m2 au sol ;
• Le choix du transport vers l'extérieur redevenu libre, notamment vers l'hôpital ;
• L'absence de contrôle et d'isolement temporaire en chambre pour le résident de retour après une absence temporaire de plus de 24 heures, autre que le retour d'hospitalisation (ex. : W.E. en famille).  

Je considère que cet élargissement des mesures de protection va trop loin. Comme cela est souvent répété, le virus est toujours présent et le danger persiste de voir une nouvelle flambée d'infections dans une population hautement à risques et où le personnel soignant est au bord du Burn out.