« Les patients qui sont inscrits dans une maison médicale ne peuvent pas compter sur la continuité des soins requise, c’est ce qu’il ressort de l’audit commandé par la Ministre De Block auprès de KPMG » dénonce mardi l’ABSyM dans un communiqué. « Et les médecins généralistes en formation (MGF) qui y travaillent sont exposés à trop peu de pathologies pour se forger une expérience pratique suffisante. » poursuit le syndicat.
Les médecins généralistes qui travaillent à temps plein en maison médicale ne comptent en moyenne que 673 patients : « une charge de travail aussi faible est dangereuse pour les patients. », estime l’ABSyM. « Ces médecins généralistes sont trop peu en contact avec différentes pathologies pour se forger l’expérience pratique. » La charge de travail trop faible observée dans les maisons médicales (MM) fait réfléchir le syndicat « quant à la qualité de la formation dont les MGF qui y sont formés peuvent bénéficier. »
L’ABSyM est très préoccupée par les risques qu’encourent les patients inscrits dans une maison médicale. À cela s’ajoute que, tenant compte de cette faible charge de travail, 16.716 médecins généralistes ETP seraient nécessaires, soit presque deux fois plus qu’actuellement. « Même en 20 ans, il serait impensable de former autant de médecins généralistes en plus ! », s’exclame le Dr Marc Moens, président du syndicat. .
L’ABSyM constate également avec beaucoup d’inquiétude que les médecins généralistes actifs en MM prennent sciemment des libertés avec l’obligation déontologique consistant à participer aux services de garde. Un médecin généraliste sur trois (35%) n’y participerait même pas du tout. Pour le syndicat, «les patients inscrits en maison médicale bénéficient d’une continuité des soins de bien moindre qualité. » En outre, poursuit Marc Moens «l’audit laisse apparaître un problème de surfinancement des maisons médicales. Ainsi, le coût total par patient atteint 396 euros dans les MM, alors que ces dernières perçoivent une somme totale de 455 euros par patient, grâce à diverses sources de financement. »
L’ABSyM encourage vivement la collaboration de jeunes médecins généralistes, entourés de confrères ainsi que de prestataires issus d’autres disciplines mais certainement pas selon le modèle prôné par les maisons médicales. « La manière de travailler actuellement pratiquée par les maisons médicales, à l’instar de leur financement, sont des exemples flagrants de concurrence déloyale vis-à-vis des médecins généralistes qui soignent les autres 97% de la population belge », conclut l'ABSyM.
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Laurent HANEN
26 janvier 2018Est ce crédible un tel avis...