"Les médecins n’ont pas beaucoup de recours face aux décisions du conseil médical modifiant la réglementation générale sur les honoraires" regrette Gilbert Bejjani, Médecin Anesthésiste-Secrétaire-Général de l’ ABSyM
Dans ce moment de l’après-covid, les médecins sont dans l’incertitude à de nombreux niveaux. « Ils ont subi énormément la crise, ils sont réquisitionables et corvéables à merci. Aujourd’hui, il y a une disproportion dans le soutien que l’on apporte aux hôpitaux par rapport à celui des médecins» martèle Gilbert Bejjani, Médecin Anesthésiste-Secrétaire-Général ABSyM. Pour lui, le conseil médical va avoir énormément de responsabilités avec « ce milliard » qui ne résout en rien la problématique de la valorisation de l’activité médicale ni le surcout puisqu’il crée trop d’incertitudes. « La part des médecins de ce milliard ouvre la voie à énormément d’arbitraire parce que les droits et les intérêts des médecins en tant qu’individus ne sont pas garantis, déjà qu’en temps normal les médecins n’ont pas beaucoup de recours face aux avis du conseil médical sur les honoraires.. ». Il faudra que les Conseils Médicaux assument pleinement leur rôle et leur pouvoir pour garantir le mieux possible l’intérêt de chacun des médecins, en insistant sur la transparence, l’équité, et la proportionnalité la plus complète dans la répartition de l’avance mais aussi dans la répartition de tous les honoraires générés pendant cette période « covid », où les restrictions à l’activité ont été différentes selon les spécialités.
Aujourd’hui, l’Absym apporte son soutien au rôle des conseils médicaux. « J’ai toujours plaidé pour des conseils médicaux plus forts. » Le conseil médical est souverain sur la fonction et la rémunération des médecins. « Il est urgent qu’il y ait une professionnalisation extrême et technique avec des collaborateurs financiers et juridiques et des médecins formés à la gestion. » Il attend surtout que pour compléter la loi sur les hôpitaux, il y ait des arrêtés royaux qui soient publiés pour normer, cadrer et restreindre les modalités de prélèvement sur les honoraires en vue de pouvoir avancer à l’avenir « dans un financement des hôpitaux qui soit correct et un financement des médecins qui soit également justifié et équitable»
Il rappelle que les hôpitaux sont tenus de payer les salaires et de respecter les conventions. « Ce qui est contractuel, ils doivent le payer. » Ce ne sera toutefois pas si simple compte tenu des statuts différents, des conventions « à la carte », de certains « dixièmes » forfaitarisés, d’autres dépendant de l’activité, en pool ou pas. : « Le conseil médical n’est pas une entreprise dotée de services techniques et financiers et Il doit composer avec l’existant, et aujourd’hui, on lui remet des sommes à partager sur base de règles nouvelles à définir, dans l’urgence et sans référentiel comme la nomenclature » Comment va-t-il distribuer ? « On doit tenir compte que dans certaines institutions, il y a un déséquilibre des rapports des forces entre les spécialités et aussi avec les directions d’hôpital.... » Pour lui, la problématique sera d’autant plus importante pour le conseil médical que les hôpitaux sont dans l’optique d’une couverture non seulement des couts, mais aussi des surcouts voire même de la compensation des revenus .. "Il est urgent et vital que les médecins se préoccupent plus de la valorisation de l’activité actuelle et future que de la répartition de ce prêt financier. Il faudrait par exemple exiger une augmentation de 20% de toutes les prestations de la Nomenclature pour tenir compte des exigences de cette période de stress, de danger et de précautions "
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Freddy GORET
16 juin 2020Et ne parlons pas des spécialistes indépendants en cabinet privé interdits de consultation et qui n’auront même pas droit aux remboursements des investissements réalisés pour la crise covid ....