Le CHU de Liège innove en proposant aux patients de partager leurs données médicales personnelles via l’application sécurisée et gratuite Andaman7.
Depuis de nombreuses années, le CHU de Liège se consacre au déploiement des différentes fonctionnalisés du dossier patient informatisé (DPI) parmi lesquelles le dossier médical, le dossier infirmier, la gestion des rendez-vous, la gestion des lits en temps réel, la prescription des analysés de biologie clinique et des examens médico-techniques, la prescription et le plan d’administration des médicaments soutenus par une robotisation du processus de distribution.
Pour le professeur Philippe Kolh, Chief Information Officer du CHU, l’hôpital est à la pointe: «Voilà 10 ans que l’on s’implique dans le dossier informatisé du patient. On est dans le peloton de tête au niveau européen. C’est un projet intéressant qui met le patient au centre des préoccupations. Il est propriétaire de son dossier médical, il doit pouvoir y accéder.»
Dans ce contexte, la collaboration entre le CHU de Liège et la startup Andaman7 s’inscrit pleinement dans le partage d’information médicale. C’est une première en Belgique qui vise à faciliter la communication des données médicales personnelles entre l’hôpital et ses patients pour que le suivi soit optimal. Dès demain, ce sont ses images, ses rapports, ses résultats de prises de sang dont il disposera sur son smartphone. «Nous sommes très vigilants avec notre app Andaman7 vis-à-vis de la sécurité et à la confidentialité. Elle ne stocke aucune donnée de manière centralisée, mais les transfère de l’hôpital au patient en appliquant le même niveau de cryptage des données que le secteur bancaire. Le patient peut alors, s'il le souhaite, les partager avec les personnes de son choix (médecin traitant, spécialistes, aides-soignants, parents, amis)», souligne Vincent Keunen, CEO d'Andaman7. «L’application est gratuite aujourd’hui. Elle deviendra payante sous des versions Premium plus tard avec d’autres fonctionnalités enrichies.»
Enthousiasme et réticence
De nombreux médecins ou hôpitaux pourraient en effet avoir besoin de fonctions plus spécifiques. «Devant notre application, les médecins sont curieux et enthousiastes et ils nous disent que cela va vraiment augmenter la qualité du contact avec les patients. Je reconnais qu’il reste toutefois certains médecins qui sont actuellement réticents devant ce type de technologie.»
Cette démarche tend vers une approche nouvelle dans le secteur hospitalier reconnaît le professeur Philippe Kolh. «C’est vrai que nous ne sommes pas dans une réaction protectionniste. L’important, c’est d’expliquer au patient les problèmes liés à sa santé lorsqu’on lui annonce une maladie. S’il souhaite un second avis à l’extérieur de notre institution, il faut lui permettre de l’avoir dans les meilleures conditions.»
Cette évolution du secteur hospitalier se remarque aussi chez les médecins. «Le médecin n’est pas propriétaire de son patient et évolue face à ces nouvelles problématiques», précise le professeur Philippe Kolh.
Outre sa facilité d’utilisation tant pour l’hôpital que pour les patients, cette application fournit en permanence au patient un dossier médical actualisé. Pour Maxime Prévot, ministre wallon de la Santé et de l'Action sociale, «il est important d’encourager les initiatives qui invitent et aident le patient à prendre sa santé en main dans une optique d’«empowerment».»